« Au moindre défaut de la route, les véhicules autonomes perdent leurs moyens ! »

Ville, Rail & Transports. Quel calendrier vous paraît raisonnable pour les premiers déploiements commerciaux des véhicules autonomes en France ?

Anne-Marie Idrac. Les premières circulations sur voirie dédiée tiendront bien l’échéance du début des années 2020 avec des usages partagés, collectifs, il pourrait aussi y avoir aussi des solutions pour le dernier kilomètre de certaines livraisons urbaines. Le modèle serviciel tient la route, plus que le modèle individuel. Les calendriers sont plus incertains pour les véhicules particuliers. La prochaine étape est de sécuriser le niveau 3 d’autonomie [le conducteur délègue la conduite dans des situations prédéfinies NDLR], et même sur autoroute, un cas d’usage réputé simple, le problème du franchissement des barrières de péages n’est pas parfaitement résolu. L’imaginaire alimenté par les Américains nous a laissé croire à l’autonomie totale, le niveau 5, et puis l’accident mortel à bord d’une Tesla en 2018 est venu freiner cet optimisme technologique, rappelant que le conducteur doit garder le contrôle du véhicule. Il n’y aura pas de jour J, les niveaux de délégation de conduite s’améliorent, et les cas d’usages se diversifient progressivement, les déploiements commerciaux suivront. D’autant qu’en Europe, la priorité actuelle des constructeurs automobiles, ...