SNCF. L’Académie de l’ingénierie passe à côté du futur
© SNCF Réseau
Bonne idée de l’Académie de l’ingénierie de la SNCF de lancer un cycle de conférences sur le thème du Ferroviaire du futur. Hélas, le premier rendez-vous n’a pas été à la hauteur de ce qu’on peut attendre de cet intitulé. La conférence, qui s’est tenue le 30 juin, avait pour objet « le ferroviaire dans le monde d’après ». C’était un piège, puisqu’on désignait bien un futur, mais qu’on peut espérer proche, celui d’après la crise du Covid. Et qu’on était amené à se pencher sur le retour à la normale. Certes une normalité nouvelle, et qui va modifier bien des usages si, par exemple, le télétravail se développe, si la défiance envers les grandes métropoles se confirme, si les trains de nuit arrivent à occuper l’espace que les avions vont peu à peu désinvestir. Autant de tendances déjà repérées et qui ont été rappelées. Mais c’est là, si l’on peut dire, l’avant goût du futur, et c’est un peu surprenant, tout de même, alors qu’on a devant nous une menace environnementale sans précédent, que l’on se penche sur la réactivité de la SNCF qui a su mettre en place de nouvelles normes d’échanges des billets….
On avait dû rêver. On s’était dit qu’avec un tel titre, l’Académie de l’ingénierie allait se demander comment le train pouvait se réinventer pour être à la hauteur de la menace. Pas se contenter d’un état de fait, même s’il est remarquable : le TGV selon la SNCF émet cinquante fois moins de CO2 par voyageur que la voiture et 80 fois moins que l’avion, avantage que vont amoindrir, sans l’abolir, la conversion de l’automobile au moteur électrique ou l’apparition d’avions « décarbonés ». Mais, n’est-ce pas le moment de revoir l’ensemble des espaces (ateliers, gares, trains eux mêmes) pour que toute la chaîne soit encore moins émettrice qu’elle ne l’est? D’assurer la résistance des installations aux conditions extrêmes qu’on nous annonce ? Après tout, ce qui est arrivé au métro de Zhengzhou, dévasté fin juillet par les pluies torrentielles, mérite attention. Nos RER, nos TER, nos TGV sont-ils prêts ? Et les lignes ?
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