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Bordeaux attribué à Keolis : les dessous d’une féroce bataille

Mis à jour le 23 mai 2017

Le bureau de la Communauté urbaine de Bordeaux recommandera à l’assemblée du 28 novembre de choisir Keolis, au détriment du sortant Veolia, pour les cinq prochaines années Sauf coup de théâtre bien improbable, une grande ville française va tomber, le 28 novembre prochain. Et pas n’importe laquelle : Bordeaux, 1 million d’habitants sur l’aire urbaine, la grande métropole du sud-ouest, en plein développement économique et touristique. Le fleuron de Veolia Transports, le deuxième marché national de Veolia Environnement, tous métiers confondus… L’assemblée communautaire devrait confirmer le vote du bureau de la CUB (communauté urbaine de Bordeaux) du jeudi 23 octobre. Le président Vincent Feltesse, PS, a en effet obtenu un vote consensuel avec l’UMP d’Alain Juppé (qui a quand même recommandé de surveiller au plus près l’activité du nouvel opérateur), seuls les communistes faisant bande à part en réclamant une régie.
C’est donc à la fois une grande victoire pour Keolis et la SNCF, une grande défaite pour Veolia, et l’ouverture d’une nouvelle période pour les DSP de France. On commençait à se demander si la concurrence était réelle en matière de DSP. En 2003 le feuilleton de l’appel d’offres de Lyon, un temps promis à Transdev-RATP puis récupéré par Keolis au finish, avait refroidi les challengers potentiels. A quoi bon dépenser énergie et fortune pour succomber devant la prime au sortant ? Même chose à Rennes en 2006, où la bonne qualité du dossier de Veolia n’avait pas suffi à convaincre les élus.
Bordeaux la révolutionnaire… Qu’est-ce qui a bien pu pousser une ville que l’on disait encore il y a peu endormie à éconduire son exploitant historique, Veolia Transports, en place depuis le XIXe siècle ? Les deux opérateurs gardent officiellement le silence, mais la bataille rebondit déjà. « Nous étions les meilleurs, mais les élus ont voulu changer pour changer : c’est dur ». Du côté de la direction de Veolia, on ne se remet pas trop en cause, dans le style « le meilleur a perdu ». On sent plutôt qu’on voudrait bien mettre en cause la SNCF, suspectée d’avoir fait pencher la balance du côté de Keolis grâce à des propositions connexes fort alléchantes (lire dans notre prochain numéro notre enquête sur le projet Euratlantique). « Juppé, Rousset et Feltesse ont fait cause commune pour l’aménagement du quartier de la gare, à partir des propositions de la SNCF. Comment auraient-ils pu se désunir sur l’exploitation du réseau ? », explique un élu local. De fait, le groupe SNCF, déjà à l’œuvre à Lyon, a pesé énormément, et Guillaume Pepy n’a pas ménagé sa peine pour aider Michel Bleitrach à faire pencher la balance du bon côté. « Les deux propositions étaient d’excellente qualité, les deux concurrents ont énormément travaillé », témoigne un élu, « le choix se porte donc forcément sur des aspérités ou des aspects annexes. »
« Peut-on encore parler de concurrence dans les DSP ? », s’interroge déjà un cadre de Veolia Transports. « Mais il ne faudrait quand même pas oublier notre responsabilité ! », s’insurge un de ses collègues: « Certes notre dossier technique était bon, irréprochable, mais on a encore une fois mal géré notre approche commerciale. » En cause, la stratégie vis-à-vis des élus. Vincent Feltesse aurait été négligé (alors que Keolis a vite compris le poids qu’il entendait prendre dans cet appel d’offres), et la puissance d’Alain Juppé surestimée. Pepy aurait été plus malin que Proglio, en quelque sorte… De fait, la personnalité de Vincent Feltesse (lire son portrait ci-contre) a beaucoup compté. Véritable esprit indépendant, il s’est montré sensible aux arguments de Keolis, entreprise à l’image très centrée sur l’innovation. Même si Veolia a réussi à déverminer le tramway, l’obsession du sortant qui veut faire oublier ses quelques défauts (la gestion des conducteurs, par exemple) handicape un peu la présentation d’une offre de progrès, par rapport à un challenger décomplexé. « Keolis n’a rien à perdre », nous confiait depuis des mois un de ses cadres.
Pour Veolia, au contraire, c’est une perte énorme. En termes financiers, en termes d’image à l’international. « Il nous reste Rouen à montrer à nos clients étrangers », ironise un cadre. Le plus beau réseau de tramway de France échappe à l’opérateur qui a eu à en subir toutes les vicissitudes (problèmes de fiabilité de l’APS, notamment). « C’est un désastre » : vendredi 24 octobre, même si l’on faisait mine au siège de l’entreprise, avenue Kleber, de croire à un retournement de situation, on ne pouvait cacher la liste des conséquences potentielles. « Nous sommes Opéables », constatait un cadre, conscient comme tous ses collègues de l’affaiblissement déjà provoqué par l’écroulement du cours de Bourse de Veolia Environnement depuis un an.
Voilà donc un paysage du transport public en voie de recomposition. Au centre, Keolis, qui joue ouvertement sur l’intermodalité et la puissance d’intervention de son actionnaire de référence. A côté, Transdev se tient bien grâce notamment à des SEM (sociétés d’économie mixte) qui lui garantissent beaucoup de proximité avec les élus. Et Veolia Transports, aux prises avec une vraie crise de confiance et de management. « C’est difficile d’avancer en France quand les deux priorités sont la rentabilisation et l’international », lâche un cadre, découragé par la lourdeur de la structure Veolia face à la souplesse du dispositif de Michel Bleitrach et Guillaume Pepy. On pourrait donc assister dans les mois qui viennent à de nouveaux rebondissements, avec de rudes batailles sur les appels d’offres de 2009 (Nancy, Lille, etc.) et des alliances nouvelles, au chapitre desquelles Vinci-Veolia et… Transdev-RATP sont les plus souvent citées. « Sinon Pepy et Bleitrach vont tout rafler en France », avertit un observateur. DSP Bordeaux 2008, un cru révolutionnaire…
 

Gilles DANSART

ENTREPRISES, PROJETS ET RéGIONS COncernés

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